Jean Caprais (Grive) – Secteur Olympe

Né le 21 juin 1922 à Châteauroux (Indre), fusillé le 21 août 1944 à Heilbronn (Bade-Wurtemberg, Allemagne) ; étudiant ; résistant du réseau SR Alliance.

Étudiant, Jean Caprais alias « Grive » ou « P.74 » entra dans la Résistance au réseau de renseignements militaires « Alliance » comme opérateur radio sur la région Nord et le secteur « Olympe », avec le pseudonyme « Grive ». Il organisa tout son secteur, émettant vers l’Angleterre et transmettant des renseignements sur l’emplacement des troupes allemandes et leurs matériels. Il fut radiogoniométré et arrêté en plein travail le 18 novembre 1943, à Amiens.
Interrogé dès le lendemain par le SD local, il fut transféré le 29 novembre sur celui de Paris pour de nouveaux interrogatoires puis déporté le 16 décembre 1943 au départ du camp de Compiègne à destination de l’Allemagne, où il fut interné à la prison de Kehl-am-Rhein (Bade-Wurtemberg). La Gestapo de Strasbourg instruisit son cas et l’interrogea le 18 février 1944. Le dossier d’accusation d’espionnage daté du 7 mars 1944, le concernant ainsi que huit autres membres du réseau, fut envoyé au Tribunal de guerre du Reich qui y apposa les tampons « secret » et « affaire concernant des détenus » ainsi que la mention « NN » (Nacht und Nebel-Nuit et Brouillard). Jean-Marie Caprais fut transféré à la prison de Freiburg-im-Breisgau (Bade-Wurtemberg) et jugé le 15 juin 1944 par le 3e Senat du Tribunal de guerre, présidé par le juge Karl Schmauser. Reconnu coupable d’espionnage au profit d’une puissance ennemie, il fut condamné à mort et transféré à la prison de Schwäbisch Hall (Bade-Wurtemberg). Le jugement fut confirmé à Torgau le 11 juillet 1944 par l’amiral Max Bastian, président du Tribunal de guerre, qui n’autorisa même pas le recours en grâce habituel.
Le 18 août, le directeur de la prison fit le tour des cellules pour annoncer aux condamnés qu’ils seraient transférés dans la nuit du 20 au 21 août et que leurs affaires personnelles devraient rester sur place. On leur fit remplir une étiquette indiquant leur adresse en France afin qu’elles soient restituées à leurs familles. Tous comprirent quel sort leur était réservé.
Jean-Marie Caprais et 23 autres codétenus furent conduits en camionnette par groupes de huit, le 21 août à l’aube à la caserne Schlieffen, à Heilbronn (Bade-Wurtemberg). Ils furent fusillés au champ de tir d’Heilbronn après avoir reçu l’assistance d’un prêtre, mais en refusant d’avoir les yeux bandés. Ils moururent courageusement en criant « Vive la France ». Ils furent inhumés dans le cimetière de Sonthein-Neckar et le dernier vœu des 24 condamnés étant « d’être enterrés en France » fut exaucé par le réseau « Alliance » qui rapatriera les corps en juin 1947, à Strasbourg. Il fut inhumé à la nécropole nationale de Strasbourg-Cronenbourg (Bas-Rhin).
Il obtint la mention « Mort en déportation » par arrêté du 26 février 2013.
Son nom figure sur la plaque commémorative de la préfecture à la Roche-sur-Yon (Vendée).

SOURCES : http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/-Auguste Gerhards, Tribunal de guerre du 3e Reich, archives historiques de l’armée tchèque, à Prague, éd. du Cherche-Midi, Paris 2014.— Livre Mémorial des Déportés de France de la F.M.D. tome 1.— Mémorial de l’alliance, 1948.— Mémorial GenWeb. SHD Vincennes

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